Recherches dans de vieux livres [bibliothèque]

Adrastéïa n'avait jamais été d'un naturel timide et bien qu'elle ne connaissait personne à son arrivée à Poudlard, elle s'était rapidement fait des amis. Elle n'était jamais contre les nouvelles rencontres, mais il fallait bien choisir les personnes avec qui l'on partageait quelque chose. Même si au départ elle s'était un peu méfiée de William, maintenant qu'elle le connaissait un peu mieux, elle savait que c'était quelqu'un de fiable et de droit. D'ailleurs si elle avait eu le moindre doute elle n'aurait jamais accepté son invitation. Il lui avait parlé comme s'il la connaissait depuis toujours et avait même réussi à soulager un peu sa conscience. Adrastéïa était contente d'avoir put l'aider, même s'il lui avait semblé ne pas faire grand chose. Comme quoi ses dons de divinations lui étaient vraiment très utiles parfois.

- Je suis contente d'avoir put t'être utile. Si tu as encore besoin de discuter, n'hésites pas, je suis toujours disponible pour les amis.

La culture japonaise pouvait parfois paraître étrange aux occidentaux. Il était vrai que dans la plupart des pays, la lune était plutôt une représentation de la féminité, alors que le soleil était lui masculin. Au Japon, il n'y avait pas ce genre de choses. Bien sûr il y avait des divinités féminines et masculines, mais il y en avait tellement au Japon qu'on ne pouvait pas toutes les compter. D'ailleurs il y avait presque une divinité pour tout. Les arbres, les plantes, les montagnes, les rivières, certains animaux étaient même considérés comme sacrés. On trouvait beaucoup de petits temples sur les chemins et dans son village il y avait un grand temple qui était dédié à la divinité de la montagne sur laquelle elle habitait. Chaque année il y avait une grande fête où l'on faisait un feu et l'on remerciait la montagne pour ses bienfaits. Ici en Angleterre, la plupart des personnes croyaient au concept du dieu unique ou ne croyait en rien.

- Je ne sais pas si l'on trouve ce genre de livre à Poudlard, mais je pourrais toujours demander à ma mère de me le faire parvenir, ainsi tu pourras te replonger dans le conte de la princesse Kaguya si tu le souhaites.

La façon de penser de Will n'était pas mauvaise. Mais comme il existait des bons et mauvais moldus, il existait tout autant des bons et des mauvais sorciers. Si jamais les moldus connaissaient l'existence de la magie, ils penseraient que tout leurs problèmes pourraient être réglés d'un coup de baguette magique et malheureusement ce n'était pas le cas. Et puis cela pouvait aussi les protéger des sorciers malveillants. Même si un certains nombre d'entre eux s'attaquaient aux moldus, les autres les respectaient et c'était quelque chose d'important. Adrastéïa, avant d'arriver à Poudlard, avait beaucoup plus d'amies moldus que sorcières. Et chacun avait ses défauts et ses qualités. La magie ne devait pas être utilisée à la légère, c'était important que tout soit bien règlementé. C'était pour cela que les jeunes sorciers ne pouvaient pas jeter de sorts en dehors de leur lieu d'étude.

- Il y a aussi de très mauvais sorciers, notre histoire le prouve assez souvent. Je ne me permettrait pas de juger les moldus trop durement, leur cacher certaines choses est autant bénéfique pour eux que pour nous.

Adrastéïa n'avait pas trouvé grand chose d'intéressant dans ce qu'elle était en train de lire. Elle se doutait bien d'ailleurs que les informations qu'ils recherchaient se trouvaient plutôt dans les livres de la réserve. Mais à moins d'avoir l'autorisation d'un professeur, ils ne pouvaient tout simplement pas les consulter. C'était bien dommage, car la réserve de la bibliothèque de Poudlard devait renfermer pas mal de surprises. Elle était quand même contente de constater que William trouvait à peu près les mêmes informations qu'elle dans son livre. Ainsi ils avaient peut être une piste à explorer. Elle se pencha un peu plus sur cette histoire et essaya de trouver, comme William le lui demandait, le nom du père de Merlin. Mais après une vingtaine de minutes de lecture, il fallait bien se rendre à l'évidence, son nom n'était mentionné nulle part. Certains pensaient même que c'était un démon ou un dieu qui aurait visité la mère de Merlin pendant son sommeil. C'était de plus en plus étrange.

- Pour le moment je ne vois nulle part le nom du père de Merlin, mais il y a des rumeurs plutôt étranges à son sujet. C'est tellement dommage que nous n'ayons pas accès aux livres de la réserve, je suis presque certaine que nous y trouverions des choses intéressantes.

Adrastéïa n'avait jamais pensé qu'elle réussirait à se lier d'amitié avec un garçon. En fait elle en connaissait tellement peu au Japon qu'elle n'avait jamais eu l'habitude de bavarder avec eux. Sa rencontre avec William avait vraiment été une bonne surprise, surtout que lui aussi, tout comme elle, adorait les dragons. Qu'elle chance elle avait eu de tomber sur lui, enfin c'était plutôt lui qui était tombé sur elle. En plus elle allait pouvoir visiter le chemin de traverse, cette perspective l'enchantait. Elle avait déjà hâte d'être aux vacances de Noël. Elle avait d'ailleurs quelques idées d'achats qu'elle pourrait faire des les boutiques de sorciers. Elle tira de sa poche une petite montre à gousset, elle était en bronze avec une longue chaîne, sur le dessus de la montre on pouvait voir un magnifique dragon sculpté. Elle l'ouvrit et regarda l'heure. Elle n'en cru pas ses yeux, elle n'avait vraiment pas vu le temps passer.

- C'est 18h45, je n'ai pas vu le temps passer. Maintenant que tu le dis, on voit qu'il fait bien sombre à l'extérieur. Toutes ses recherches nous auront prit pas mal de temps.

Adrastéïa commença à rassembler ses affaires. Il fallait qu'elle passe à son dortoir avant le repas du soir pour poser ses parchemins. Il y avait pas mal de chemin à parcourir entre son dortoir et la bibliothèque et elle ne voulait pas arriver en retard. Elle avait passé une après-midi très agréable en compagnie de William. Elle attrapa un vieux morceau de parchemin et griffonna rapidement quelques chose dessus. Elle ne voulait pas oublier de demander à ses parents de lui envoyer le livre la prochaine fois qu'elle leur enverrait un hiboux. Elle avait déjà donné ses coordonnées à William pour que son père puisse joindre ses parents s'il était en état. Elle irait sans doute le soir même poster son hiboux à ses parents pour essayer de les prévenir le plus rapidement possible.

- Je leur ferai la commission, dès que je recevrai le livre je te ferai signe !

Adrastéïa n'avait pas vraiment d'avis sur la question. En fait elle n'y avait pas vraiment réfléchi. Elle avait toujours vécu dans un village pour la grande majorité moldu et cela ne l'avait vraiment pas dérangé. Bien entendu aucun d'entre eux ne savaient que sa famille était des sorciers, ils savaient juste que c'était des patrons d'auberge et que sa mère était une très bonne guérisseuse. D'ailleurs elle vendait autant ses remèdes aux moldus qu'aux sorciers. Bien sûr avec de légères différences dans la composition. Et encore, la plupart des gens aux Japon croyaient aux dragons, aux fées et à tout le reste. Même s'ils ne savaient pas que la magie existait vraiment la plupart y croyaient dur comme fer. Dans tous les cas, il arriverait bien un jour où la technologie moldu finirait par dépasser les pouvoirs des sorciers.

- C'est trop politique pour moi tout ça. Pour le moment nous vivons chacun dans nos mondes et cela me convient parfaitement.

Adrastéïa avait terminé de ranger ses affaires. En partant il lui faudrait aller reposer les livres qu'elle avait emprunté dans les étagères. Elle n'en garda qu'un seul avec elle, elle comptait le feuilleter un peu plus en détail le soir même dans son dortoir. Certes ils n'avaient pas beaucoup avancés dans leur recherches, mais il fallait bien un début à tout. Elle s'inclina légèrement devant William et lui fit un sourire chaleureux.

- Nous finirons bien par trouver. Pour le moment, il nous faut retourner dans nos dortoirs respectifs. Bonne fin de soirée William et à très bientôt j'espère.