Revival of Evil (Pv Yuna) [Bibliothèque]

Revival of evil

Nous étions un mercredi. Une journée banale. Comme tous les matins, depuis trois ans, Céleste s’était levée aux environs de cinq heures pour prendre un bol d’air frais avant de se diriger vers la grande salle pour son petit déjeuner. Elle était toujours la première à table et la première à la quitter. Elle préférait manger dans le calme sans être dérangée par les bavardages incessants de ses collègues féminines, surnommées affectueusement, les dindes.

La jeune femme aurait volontiers pris tous ses repas dans ses appartements, mais le directeur avait insisté, dès le départ, pour qu’elle se mêle au corps enseignant. La barbe! A son habitude, elle avait préféré le café au thé et n’avait mangé qu’un demi-pamplemousse. Une fois son repas du matin terminé, elle était retournée à ses appartements pour préparer ses divers parchemins et livres nécessaires aux cours des premières années.

Les cours se passèrent sans anicroche. Les premières étaient calmes cette année, il faut dire que le jeune professeur mettait toujours les choses au point dès le premier cours. Elle ne tolérait aucune bavure. Ce matin-là, pourtant, elle fut «contrainte» de retirer cinq petits points à un Poufsouffle qui avait eu le malheur de déranger son cours en faisant tomber son encrier au sol. L’imbécile. La maison aux couleurs jaune et noir était une des quatre maisons qu’elle détestait le plus. A son sens, il fallait l’éradiquer.

Après ses cours, la jeune femme décida de se diriger au quatrième étage, là où se trouvait la bibliothèque. Son endroit de prédilection. Etudiante, elle y passait déjà le plus clair de son temps. Ses condisciples de l'époque l'auraient bien volontiers qualifiée de rat de bibliothèque s’ils en avaient eu l’occasion.

Pénétrant dans la bibliothèque, Céleste se dirigea directement vers le fond de la pièce où se trouvait la réserve. Son statut lui permettait de disposer à sa guise de l’endroit. Elle avait dans l'idée d’emprunter quelques grimoires rares pour ses recherches personnelles. La réserve était un endroit qui regorgeait de petits trésors aux vertus magiques. Il suffisait de savoir où chercher et faire surtout preuve de précautions car ces fameux trésors pouvaient se révéler dangereux pour des personnes non averties.

Revival of evil

La présence de la jeune femme dans la réserve, n’était pas le fruit du hasard, elle était plus que motivée. Un soir, alors qu’elle remettait de l’ordre dans ses divers parchemins, Céleste retrouva un vieux livre au fond d’une de ses grandes males. A la vérité, elle ne se rappelait même pas de l’avoir emporté avec elle lors de son emménagement à Poudlard. Il faut dire que son arrivée à l’école de sorciers avait été quelque peu brusquée en vue d’événements antérieurs.

Le titre de l’ouvrage était plutôt évocateur et lui inspirait de grandes choses, comme une évidence. «La Pierre philosophale» de Nicolas Flamel ou comment élaborer un élixir d’immortalité. Réaliser une potion de longue vie n’était pas à la portée de n’importe quel sorcier doué, une seule personne y était parvenu, l’auteur lui-même. Cela remontait à presque deux siècles, une éternité.

Néanmoins, poussée par un élan d’arrogance Céleste décida qu’elle avait l’envergure pour relever un tel défi. Il lui «suffisait » de trouver un substitut à cette fameuse pierre, quelque chose de suffisamment puissant. C’est ainsi, qu’elle se perdit corps et âme dans ses recherches.

Aujourd’hui, elle visait un ouvrage bien particulier, celui qui traiterait du vampirisme et des bienfaits du sang de ces créatures. Le jeune professeur scruta méthodiquement chaque étagère. Les deux premières ne traitaient que de vieilles reliques aux pouvoirs néfastes, rien qui ne pouvait l’intéresser pour le moment.

Alors qu’elle allait se diriger vers les rayons du fond, elle crut entendre le plancher craquer derrière la grande porte qui barrait l’entrée de la réserve. Elle vociféra, intérieurement, une multitude de malédictions. Ne pouvait-elle pas être en paix plus d’une heure ? Légèrement hargneuse, Céleste ouvrit avec fracas la porte pour voir apparaitre devant elle, une étudiante. Une petite Serpentarde qu’elle détailla de pied en cape avant de lui demander d’une voix glaciale ce qu’elle faisait là, adossée au mur.

- «Puis-je vous demander ce que vous faites ici Mademoiselle? Vous n’avez pas un petit Poufsouffle de première à torturer ?»

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Il valait mieux que la jeune étudiante de Serpentard ait une excuse en béton pour se trouver à proximité de la réserve interdite et surtout d’avoir en quelque sorte dérangé le professeur dans ses investigations. Avec un brin d’exaspération, Céleste écouta ce qu’avait à dire l’importune de la soirée qui entre parenthèses, à ses yeux, était d’une arrogance sans nom.

La jeune femme ne put retenir un haussement de sourcil, des plus sceptiques, à l’évocation de Gérald Masters. Pourquoi ce nom lui disait-il quelque chose? Qu’est-ce qu’un fonctionnaire du ministère de la magie pouvait-il bien lui vouloir ? Et, pourquoi envoyer une apprentie sorcière pour jouer le messager ? Ne connaissaient-ils plus les volières au ministère ? C'était plutôt étrange et inhabituel.

Cherchant profondément dans sa mémoire, Céleste se rappela soudainement que si elle en avait déjà entendu parler ce n'était pas pour son poste Directeur au département des mystères mais pour sa condition vampirique. Le monde était quand même bien fait. Alors que ses multiples recherches l’avaient amenée à s’interroger sur les vampires, l’un d’entre eux s’intéressait à elle. Belle coïncidence en soit…

Mais, la méfiance était de mise, doublement dans ce cas. Pour les moldus, les vampires n’étaient que de simples créatures légendaires, un stupide folklore. Mais, pour les sorciers, c’était une autre histoire. Ils étaient les créatures les plus viles et fourbes du monde sorcier.

- «Veuillez me suivre à l’intérieur de la réserve Mademoiselle et m’expliquer clairement le contenu de ce message et bien sûr, votre rôle dans cette histoire». répondit, d'un ton froid, le professeur tout en s'engouffrant dans l'annexe de la bibliothèque.

Revival of evil

Alors que quelques minutes auparavant, un brin de curiosité s’était emparé du jeune professeur, la rage commençait malencontreusement à naitre au fil des paroles de la pimpante Yuna Grindelwald. Bien que Céleste la remerciait intérieurement de ne pas se perdre en paroles inutiles et d’aller droit au but, cela faisait bien trop peu de renseignements à son goût.

Il germait que trop de mystères autour de cet «homme» et de cette rencontre impromptue. Etre prise au dépourvu n’était pas dans les habitudes de la jeune femme, elle voulait en savoir davantage et surtout à quoi cette entrevue l’engageait. Elle n’aimait vraiment pas ça...

De plus, Céleste peinait à croire que la jeune Serpentarde n’endossait qu’un rôle mineur dans cette histoire. Connaitre un vampire était dangereux et participer à ses «machinations» de près ou de loin devait l’être encore plus. Qu’est-ce qui pouvait bien les lier tous les deux ? L’excuse toute faite avait été servie. Le père adoptif de sa cousine ? C’était un peu léger, il devait sans doute y avoir autre chose, quelque chose de plus important mais ce n’était ni l’endroit, ni le moment de questionner l’étudiante.

Soit, samedi soir, elle irait à Pré-au-Lard mais Gérald Masters avait intérêt à être prêt à la rencontrer parce que la sorcière ne lui passerait rien. Cela lui fit penser qu’elle devait vérifier dans ses grimoires, le sort qui serait le plus efficace contre un vampire au cas où les choses tourneraient en eau de boudin.

- «Vous pourrez dire à votre… Quel est le terme approprié ? Nous allons dire «oncle», qu’il peut me retrouver à la «Tête de sanglier» vers vingt-et-une heures. Il va s’en dire que vous et moi allons oublier cette conversation peu conventionnel. Si j’apprends que malencontreusement, vous apparaissez moins intelligente qu’espéré et que vous avez été bavarder avec l’un de vos camarades, la situation deviendra des plus désagréables. Nous sommes d’accord ?»

Revival of evil

Il était vrai que la jeune femme, au cours de sa courte vie, n'avait encore jamais rencontré un de ces réputés «suceurs de sang » mais le fait est qu’une de ses élèves, de surcroit de première, ait déjà tenté l’expérience, l’horripilait au plus haut point. C’était plus fort qu’elle. Surtout quand cette dite élève s’octroyait le droit de la mettre en garde.

Céleste aurait pu se contenter de sourire et d’être reconnaissante en vue des conseils prodigués mais elle en était trop altérée. Une personne normalement constituée aurait pris cette misse en garde pour de la gentillesse mais pas le professeur Umber. Trop d’amour propre et de répugnance envers la bienveillance sans doute. Et puis, après tout, avait-elle besoin qu’on lui donne des conseils ? En avait-elle demandé? Au grand jamais, non.

Cependant, prendre connaissance qu’il était exclus de mentir à un vampire n’était pas négligeable. Elle aurait pu le tenter, poussée par l’orgueil et la témérité mais elle n’était pas assez stupide que pour risquer sa vie sans prendre connaissance au préalable des intentions de Gérald Masters.

Toujours impassible malgré l’acidité qui lui montait à la gorge, la sorcière se contenta de croiser les mains et de mettre rapidement fin à cette entrevue qui avait déjà bien trop longtemps durée à son gout.

- «Mademoiselle Grindelwald, vous faites preuve d’une telle… sollicitude. Je garderai vos paroles dans un coin de mon esprit. Bien, je pense que nous en avons terminé. Vous devez avoir une multitude de choses, plus intéressante les unes que les autres, à faire. Je ne vous montre pas la sortie.»

Si le ton employé semblait presque courtois au premier abord, il transpirait le sarcasme. La soirée risquait d’être plus longue que prévue, Céleste allait réquisitionner la réserve une bonne partie de la nuit. Une fois que la jeune Serpentarde serait partie, elle n’aurait plus qu’à ensorceler la porte pour s’assurer sa tranquillité.